Communiqué pour la journée mondiale contre les violences faites aux travailleur.euses du sexe ! - 17 décembre 2019

Arrêté municipal anti-prostitution, la mairie chasse les indésirables

Le 17 décembre, les prostitué.es du monde entier se mobilisent pour la Journée Internationale de Lutte contre les Violences Faites aux Travailleur.ses du Sexe. A cette occasion, Grisélidis, association de santé communautaire, de lutte contre le VIH/IST et pour l’accès aux droits des travailleur.ses du sexe, entend visibiliser les violences et les discriminations qu’elles et ils subissent. Nous dénonçons le nouvel arrêté du 22 octobre 2019, signé par le maire de Toulouse JeanLuc Moudenc élargissant les zones d’interdiction de l'exercice de la prostitution ; cette nouvelle mesure répressive a des conséquences dramatiques sur le plan sanitaire, social, et humain. Tout comme l’arrêté anti-bivouac de septembre 2019. Alors que la loi de 2016 dite de « Lutte contre le système prostitutionnel » prétend protéger les personnes prostituées, considérées comme des victimes, ce nouvel arrêté atteste qu’elles sont des délinquantes, éternellement coupables. Cette mesure leur interdit l’espace public et la libre circulation et les repousse toujours plus loin du centre-ville, loin des regards… Si cet arrêté a pour objectif de faire disparaître le travail du sexe de rue, il a surtout pour conséquence de pousser les personnes dans la misère et l’exclusion. Concrètement, elles ont de moins en moins de temps et de pouvoir d’agir pour imposer leurs conditions de travail et l’usage du préservatif. Elles subissent des amendes répétées, plusieurs fois par jour/nuit, elles voient leurs revenus chuter, elles sont la cible des contrôles policiers réguliers. De plus, les violences sont en augmentation et les personnes ne peuvent pas aller porter plainte de peur d’être verbalisées, arrêtées voire expulsées. Les services de police assurent trop peu leur mission de protection des personnes et des victimes de violences (le 17 ne répond quasiment pas aux appels des travailleuses du sexe de rue la nuit).

Stop à la répression des travailleur.ses du sexe et des migrant.es !

Pour des droits à la santé et à la justice !

Share