Alerte : Grisélidis en danger

Depuis quelques semaines l’association Grisélidis est la cible de communiqués de presse affectant profondément sa réputation. Le Mouvement du Nid accuse l’association de mener des « actions violentes » contre leurs événements.

Grisélidis dément toute implication dans ces actions. Grisélidis ne mène pas et ne mènera jamais d’action pouvant tomber sous le coup de la loi.

Notre association a vocation à accueillir et accompagner toutes les personnes qui se prostituent, toutes les travailleuses du sexe (TDS), quel que soit leur parcours et leur vécu. Notre équipe de 14 salariées (composée de TDS, de femmes, personnes LGBT, femmes migrantes) effectue des tournées de nuit et jour à Toulouse et dans toute l’Occitanie et contacte plus de 5000 personnes via internet. Dans notre local à Toulouse, nous accueillons et accompagnons 300 personnes dans leur parcours de santé et d’insertion, dont 42 femmes dans leur parcours de sortie de prostitution.
Nous prenons en compte les besoins de toutes les personnes dans leur diversité. C’est ce qui a forgé, depuis plus de 20 ans, notre expertise largement reconnue. Notre association est aujourd’hui soutenue par le Ministère de la Santé (Santé publique France, ARS, etc.), les services de l’état, l’ensemble des collectivités territoriales et plusieurs fondations.

Grisélidis se définit comme féministe depuis sa création et a toujours lutté contre les violences sexistes et sexuelles, contre les oppressions et l’exploitation économique et sexuelle des femmes. Ainsi, chaque année de nombreuses femmes sont accompagnées dans leur parcours d’émancipation et de dénonciation de leurs proxénètes et/ou réseaux de traite.
Nous luttons aussi contre les violences institutionnelles à l’encontre des TDS. C’est à dire contre la pénalisation directe et indirecte et la répression : délit de racolage, pénalisation des clients, arrêtés anti-prostitution... Conscientes des effets négatifs de ces mesures sur les conditions de travail et d’existence des TDS, notre volonté a toujours été de permettre l’accès aux soins, aux droits et à la justice.
Nous menons ce combat pour la décriminalisation du TDS au côté de nombreuses associations féministes, organisations pour la santé et pour la défense des droits humains, nationales et internationales : Amnesty International, Médecins du Monde, l’ONUSIDA notamment.

Ces communiqués de presse peuvent avoir des impacts importants d’une part, sur notre légitimité à mener nos actions et d’autre part, sur le lien de confiance et les relations avec nos partenaires. Nous craignons des conséquences préjudiciables sur l’équipe, sur le travail partenarial au quotidien et sur le financement de nos actions. Dans un contexte de précarisation croissante et d’accroissement des inégalités, les bénéficiaires de l’association en seraient les premièr.e.s victimes. Si nous ne sommes plus en mesure d’apporter un accompagnement global au plus près de leurs besoins, quelles perspectives de soutien pour ces personnes ?

Des désaccords politiques ne peuvent pas justifier ces attaques.
Grisélidis demande le retrait de ces communiqués et se réserve le droit d’engager des poursuites si nécessaire.

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