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Journée Internationale contre les Violences faites aux Travailleuses du Sexe - 17 décembre 2024
Nous sommes place Belfort, dans le quartier historique de la prostitution toulousaine. Ici-même, le 27 mai dernier, une travailleuse du sexe a été poignardée à la gorge. Cette agression n'a malheureusement rien de rare ou d'isolé. Les violences envers les travailleurs et travailleuses du sexe (TDS) sont banalisées, elles augmentent et s'aggravent.
L’année 2024 est marquée par l’assassinat de 8 femmes travailleuses du sexe en France, bilan tragique et rarissime.
Dans un rapport de septembre 2024, Amnesty International explique qu'en France « la criminalisation continue du travail du sexe (dont la pénalisation des clients et les arrêtés municipaux anti prostitution) a renforcé l’impunité des agresseurs et exacerbé les violences, sans accès véritable à la justice ».
Nos actions de terrain quotidiennes depuis 25 ans constatent la répression ininterrompue des TDS.
Grisélidis constate tous les jours des violences à l’encontre des travailleuses et travailleurs du sexe : insultes, vols, braquages avec arme, viols, agressions physiques, violences conjugales, harcèlement et cyberharcèlement, contrainte à la prostitution, violences dans le pays d’origine et pendant le parcours migratoire…Les violences putophobes sont d’autant plus fortes à l’encontre des femmes migrantes et des femmes trans très exposées aux discriminations. En 2024 particulièrement nous constatons une augmentation des violences : 1 TDS sur 10 qui vient à notre local mentionne des violences vécues et 1 entretien sur 3 à distance sur internet concerne les violences.
Face aux violences dénoncées par les TDS, la police nationale, le 17, ne se déplace que trop peu. Les dépôts de plainte sont compliqués, pour des raisons putophobes.
Les TDS subissent un véritable harcèlement de la part des forces de l'ordre, la police nationale mais aussi la police municipale à Toulouse : rondes de police incessantes, contrôles, amendes à répétition, fouilles au corps par des hommes et mégenrages des femmes trans.
Ce harcèlement policier est justifié par les arrêtés anti-prostitution mis en place en 2014 par Jean Luc Moudenc à Toulouse. Les arrêtés anti-prostitution repoussent les TDS loin du centre-ville dans des zones sans habitations, sans lieux de soins, mal éclairées et donc beaucoup plus dangereuses. Les TDS doivent payer des amendes qui se cumulent et atteignent des montants exorbitants de plusieurs milliers d’euros. Les TDS sont bannies du centre-ville et mises en danger.
Depuis 25 ans, Grisélidis lutte quotidiennement contre les violences que subissent les travailleuses du sexe. Avec notre bus de prévention, nous sommes au plus près des TDS lors de maraudes de jour, de nuit, à Toulouse et dans toute l'Occitanie. Nous effectuons également des tournées virtuelles, pour créer du lien avec les travailleuses du sexe sur Internet dans toute la France.
En créant du lien, nous diminuons l'isolement des TDS. Nous informons les TDS sur leurs droits et luttons contre la banalisation de ces violences. Nous intervenons souvent suite à une agression, dans la rue nous appelons les secours et accompagnons des TDS blessées aux urgences. Sur Internet, nous écoutons et soutenons psychologiquement les TDS du Net qui vivent des violences. Nous proposons un accompagnement à la justice et aux soins à distance. Nous accompagnons physiquement les TDS qui le souhaitent au commissariat pour qu’elles soient entendues. Nous travaillons avec une avocate spécialisée qui défend les TDS pour que les violences soient reconnues par la justice.
Pour conclure, nous allons faire une minute de silence en hommage aux 8 travailleuses du sexe qui ont perdu la vie à la suite d’agressions liées à leur activité en France.
Une femme travailleuse du sexe brésilienne assassinée le 13 janvier
Une femme travailleuse du sexe chinoise assassinée le 1er juillet
Une femme travailleuse du sexe chinoise assassinée le 06 juillet
Géraldine, travailleuse du sexe péruvienne assassinée le 9 juillet
Mme H, travailleuse du sexe chinoise assassinée le 12 août
Lanying, travailleuse du sexe chinoise assassinée le 13 août
Une femme travailleuse du sexe camerounaise assassinée le 1er octobre
Frida, travailleuse du sexe péruvienne, décédée le 24 octobre des suites d'une agression après 2 ans d'hospitalisation
Nous exigeons :
L’arrêt total de la criminalisation du travail du sexe
Le retrait des arrêtés municipaux anti-prostitution à Toulouse et dans toutes les villes de France
Une réelle politique de lutte contre les violences faites aux travailleuses du sexe
La putophobie tue !